Autres exemples de démarches

Achever une situation inachevée

Notre vie est semblable à une succession de moments qui cherchent à se rejoindre.

« Chacun a des trous dans  la construction de son corps imaginaire, des vides et des béances dans son image de soi, des failles et des fissures dans les étayages de sa vie intérieure. 

Certains de ces espaces en creux sont liés à des situations inachevées. Quelque chose a commencé, un possible a surgi, puis est resté en suspens, la suite n’a pas eu lieu.

Un désir, une attente, un espoir, une colère, un élan d’abandon s’est présenté, s’est ouvert, a pris corps, s’est mis à croître et à naviguer au fleuve de notre vie, puis s’est échoué sur des plages noires de silence, sans accomplissement dans le vécu. […]

Notre vie dans cette perspective se présente comme une succession ininterrompue de situations inachevées, de moments qui cherchent à se rejoindre. C’est là son dynamisme et sa continuité. […]

Ces situations restées en suspens infiltrent la vie quotidienne et nous entraînent à des comportements répétitifs, dans la recherche bloquante et décalée d’une conclusion, d’un comblement. » (Jacques Salomé et Syvie Galland, Les mémoires de l’oubli, 1984)

Parmi les situations inachevées : les IVG ou fausse couches. La démarche symbolique consistera à mettre en terre une graine représentant l’enfant qui n’est pas venu à la vie.

Se réapproprier un rêve de vie

« Parfois nous perdons quelqu’un en laissant accrochée à lui une partie de notre imaginaire que nous ne nous réapproprions pas. […]

Quelquefois c’est le meilleur de nous-même qui restera… chez l’autre, chez celui qui nous a quittés ou que nous avons perdu. La rupture ou la perte sont vécues comme de véritables amputations qui nous morcellent ou nous infirment.

Dans un processus de changement, nous invitons à retrouver, à se réapproprier cet aspect de cette partie de nous, laissée chez l’autre. Démarche symbolique de réunification avec le meilleur de nous-mêmes.

"Je lui avais offert, aux premiers temps de notre rencontre, mon amour de la vie, mon enthousiasme pour la musique. Dix ans après, au moment de notre divorce, j’étais devenue une femme desséchée, allergique au chant, imperméable au bonheur. Plus tard, par une démarche symbolique et par la représentation mentale, j’ai été "rechercher" chez lui ce que je lui avais laissé en cadeau (et dont d’ailleurs, il ne faisait rien. La nature et la musique n’étaient pas dans sa tasse de thé). C’est comme si je rajeunissais, comme si je retrouvais tout proche un être familier moi." » (Jacques Salomé et Sylvie Galland, Si j’écoutais je m’entendrais, 1990)